Habitats et espèces, de quoi parle-t-on ?
Les habitats des espèces d’oiseaux peuvent être définis comme des milieux spécifiques où vivent les espèces à l’un des stades de leur cycle biologique et pour l’ensemble de leurs activités vitales (reproduction, alimentation ou chasse, repos).
En l’absence de documents de référence définissant les milieux utilisés par les oiseaux au niveau français et européen, il a été défini une typologie d’habitats d’espèces en fonction des connaissances locales.
Ainsi, 6 grands types de milieux ont été définis dans la ZPS :
- le haut de plage
Il s’agit d’un habitat important pour la plupart des espèces désignées. Il joue deux rôles principaux, celui de reposoir en période hivernale et de migration et celui de zone de nidification en période de reproduction. Ce sont majoritairement les bancs de sable de la façade littorale nord-ouest de Merville-Franceville qui remplissent ces fonctions, allant de ceux présents au nord des dunes fixées de Merville jusqu’à l’extrémité de l’avancée sableuse au nord de la pointe du Siège.
Source : R. VIAL
- l’estran, les vasières et les prés salés
Les vasières et bancs de sables qui découvrent à marée basse jouent un rôle prépondérant pour les limicoles, en tant qu’habitat principal d’alimentation. Les bancs de vase au niveau de la pointe de la Roque sont un site de regroupement important.
Source : F. LARREY/Conservatoire du littoral
- les dunes et les fourrés
Ces milieux se retrouvent sur la partie orientale de la pointe du Siège et sur la commune de Merville-Franceville. Les dunes permettent la reproduction du Tadorne de Belon qui exploite les galeries creusées par les lapins pour déposer ses œufs. La reproduction de l’Engoulevent d’Europe a été constatée en 2009 et la Fauvette pitchou y niche occasionnellement.
Source : R. VIAL
- les milieux saumâtres
Dans la ZPS, le Gros Banc joue un rôle fondamental toute l’année pour les oiseaux et constitue actuellement leur zone de repli principale. La plupart des espèces y transitent pour se reposer, s’alimenter ou nicher. Outre son rôle de reposoir principal à marée haute pour beaucoup de limicoles, c’est aussi une zone d’alimentation et la zone majeure de halte migratoire pour la Sterne caugek et les courlis. De plus, certains limicoles y nichent de manière occasionnelle.
Source : F. LARREY/Conservatoire du littoral
- les prairies humides
Les prairies humides jouent un rôle très important en tant qu’habitat d’alimentation pour certaines espèces d’oiseaux, plus particulièrement en période hivernale ou en période de migration. Les anatidés (canards et oies) et les limicoles (courlis cendré et corlieu) les exploitent alors comme zone de gagnage.
Source : SMCLEN
- le milieu marin
Il correspond au milieu subtidal (zone d’eau qui ne découvre pas) au large du littoral ainsi qu’au lit mineur de l’Orne. Seules 3 espèces d’intérêt communautaire l’exploitent comme zone d’alimentation : le Grand cormoran, la Sterne caugek et l’Eider à duvet.
Source : SMCLEN
Dans le document d’objectifs, chacune des espèces est présentée en étant rattachée à l’un de ces six milieux selon l’importance du critère fonctionnalité de l’habitat : par ordre d’importance décroissant, il est considéré le critère nidification de l’habitat puis les critères alimentation et repos.
Les espèces d'oiseaux d'intérêt communautaire de la ZPS
34 espèces d’oiseaux ont contribué à désigner l’estuaire en tant que Zone de Protection Spéciale. Certaines de ces espèces stationnent à l’année sur le site, d’autres ne sont présentes qu’en périodes de migration et/ou d’hivernage, d’autres encore ne sont présentes qu’en période estivale.
En fonction de leurs besoins vitaux, elles exploitent l’un ou l’autre des habitats d’espèces définis précédemment.
Dans le détail, l’estuaire accueille 16 espèces de l’annexe I et 23 concernées par l’article 4.2 de la directive européenne, soit un total de 39 espèces. Le tableau suivant liste ces espèces et indique leur désignation au titre de l’annexe I ou de l’article 4.2 de la directive.
Fou de Bassan Morus Bassanus | 4.2 | Bécasseau variable Calidris alpina | 4.2 |
Grand cormoran Phalacrocorax carbo | 4.2 | Bécasseau sanderling Calidris alba | 4.2 |
Aigrette garzette Egretta garzetta | A1 | Avocette élégante Recurvirostra avosetta | A1 |
Spatule blanche Platalea leucorodia | A1 | Guiffette noire Chlidonias niger | A1 |
Tadorne de Belon Tadorna tadorna | 4.2 | Sterne caugek Sterna sandvicensis | A1 |
Sarcelle d’hiver Anas crecca | 4.2 | Sterne pierregarin Sterna hirundo | A1 |
Eider à duvet Somateria mollissima | 4.2 | Sterne naine Sterna albifrons | A1 |
Balbuzard pêcheur Pandion haliaetus | A1 | Tourterelle des bois Streptopelia turtur | 4.2 |
Faucon pèlerin Falco peregrinus | A1 | Hibou moyen duc Asio otus | 4.2 |
Huîtrier-pie Haematopus ostralegus | 4.2 | Engoulevent d’Europe Caprimulgus europaeus | A1 |
Vanneau huppé Vanellus vanellus | 4.2 | Martin-pêcheur d’Europe Alcedo atthis | A1 |
Gravelot à collier interrompu Charadrius alexandrinus | A1 | Pic noir Dryocopus martius | A1 |
Bécassine des marais Gallinago gallinago | 4.2 | Alouette haussecol Eremophila alpestris | 4.2 |
Courlis corlieu Numenius phaeopus | 4.2 | Hirondelle rustique Hirundo rustica | 4.2 |
Courlis cendré Numenius arquata | 4.2 | Rossignol philomèle Luscinia megarhynchos | 4.2 |
Barge rousse Limosa lapponica | A1 | Bruant des neiges Plectrophenax nivalis | 4.2 |
Chevalier gambette Tringa totanus | 4.2 | Fauvette pitchou Sylvia undata | A1 |
Bécasseau maubèche Calidris canutus | 4.2 | Pipit maritime Anthus petrosus | 4.2 |
Bécasseau variable (S. SIBLET) | Courlis corlieu (J.P SIBLET) | |
Avocette élégante (J. LAIGNEL) | Gravelot à collier interrompu (J. LAIGNEL) |