Les grands enjeux du site Natura 2000 relevent de la préservation les habitats naturels d’intérêt communautaire, terrestres, estuariens ou maritimes, et leurs connexions, ainsi que les habitats d’espèces. Cela induit d’assurer la gestion durable du domaine maritime, la préservation des milieux et des espèces remarquables, d’assurer le maintien de la fonctionnalité de la baie dans son ensemble et notamment les échanges terre-mer.
Enjeux liés à la préservation de la biodiversité du site Natura 2000 et tout particulièrement en ce qui concerne les habitats et les espèces d'intérêt communautaire.
En ce qui concerne les milieux marins,il s’agit d’assurer le maintien de la fonctionnalité globale de l’espace marin et plus particulièrement de préserver les milieux et les espèces à très forte valeur patrimoniale. Cet enjeu cible tout particulièrement les récifs d’Hermelles, l’un des éléments les plus remarquables du patrimoine naturel de la baie, mais également les banquettes à Lanice conchilega, qui jouent un rôle primordial notamment pour l’accueil des oiseaux d’eau. Il s’agit également de maintenir la capacité d’accueil et la fonctionnalité des habitats naturels marins pour les espèces animales d’intérêt communautaire (grand dauphin, phoques veau marin, poissons migrateurs, oiseaux littoraux et pélagiques, etc.). Cela concerne particulièrement l’avifaune migratrice et hivernante pour laquelle la baie joue un rôle majeur à l’échelle internationale.
Il en découle les orientations :
- Préserver les milieux marins et plus particulièrement les récifs d’Hermelles
- Concourir à la conservation des populations d’oiseaux migrateurs et hivernants de la baie maritime
- Concourir à la conservation des colonies d’oiseaux marins nicheurs des îlots marins
- Concourir à la conservation des populations de mammifères marins
- Concourir à la conservation des populations de poissons migrateurs
En ce qui concerne les marais salés, il s’agit de maintenir les différentes fonctionnalités de cet écosystème (transfert de matières vers l’écosystème côtier, rôle de nourricerie pour les poissons, accueil de l’avifaune, etc.) par une gestion différenciée de l’espace (marais pâturé / non pâturé, fauche, pâturage ovin / bovin) et de conserver et favoriser l’accueil des espèces animales et végétales à forte valeur patrimoniale (Obione pédonculée, Bernache cravant et Canard siffleur).
Il en découle l'orientation :
Maintenir la multifonctionnalité des marais salés
En ce qui concerne les cordons coquilliers et leurs milieux associés, il s’agit d’assurer le maintien de leur dynamique et de leurs caractéristiques géomorphologiques originales qui contribuent à la protection des zones littorales contre les submersions marines et permettent l’expression d’une flore et d’habitats naturels remarquables, ou l’accueil de l’avifaune comme reposoir et zone de reproduction (par exemple pour le Gravelot à collier interrompu).
Il en découle l'orientation :
Maintenir la multifonctionnalité des cordons littoraux bretons
Enfin, en ce qui concerne les espaces terrestres du site que sont les marais périphériques, les polders, le massif dunaire de Saint-Jean-le-Thomas à Genêts, les falaises de Carolles à Champeaux et le bois d’Ardennes,l’enjeu principal résidera dans le maintien et le renforcement de leurs fonctionnalités à l’échelle de la baie (notamment pour l’accueil des oiseaux nicheurs, migrateurs et hivernants) mais aussi à soutenir et optimiser la gestion écologique qui est déjà menée sur certains sites.
Il en découle les orientations :
Optimiser la gestion écologique du massif dunaire de Dragey et de son marais arrière littoral
Optimiser la gestion écologique des falaises maritimes de Carolles – Champeaux
Optimiser la gestion écologique du bois d’Ardennes
Encourager la protection et la restauration des zones humides périphériques de la baie
Encourager l’amélioration des conditions d’accueil des polders pour les oiseaux
Enjeux liés au maintien de la fonctionnalité, de l’intégrité et de la cohérence de l’ensemble de la baie du Mont-Saint-Michel.
Afin d’assurer le maintien de la fonctionnalité de la baie dans son ensemble, il doit être recherché en priorité une compatibilité optimale entre la conservation du patrimoine naturel et le développement des activités humaines.
Dans ce cadre, la mise en œuvre d’un projet de développement durable cohérent et partagé sur la baie dépendra tout particulièrement de la mise en place d’espaces d’échanges et de concertation entre les structures de gestion, les administrations, les collectivités, les professionnels et les usagers. Un accent particulier devra être mis sur la nécessité d’une synergie sur le long terme entre les différents projets et démarches de territoires sur la baie. Tout particulièrement avec les outils concertés de gestion de l’eau qui sont mis en place sur les bassins versants de la baie, notamment dans la perspective d’une meilleure prise en compte des modifications du milieu induites par les apports de ces bassins versants (eutrophisation, etc.).
Cela s’accompagne par le maintien et le développement des moyens pour poursuivre l’amélioration des connaissances naturalistes et scientifiques. En effet, afin de mettre en œuvre de manière rationnelle les actions de préservation du patrimoine naturel de la baie, il est nécessaire de poursuivre l’effort d’inventaire et le développement des connaissances sur le fonctionnement des milieux et leur degré d’altération ou de conservation. De même, certaines espèces devront faire l’objet d’amélioration des connaissances (Grand dauphin, Phoque veau marin, Puffin des Baléares, etc.) et en particulier celles en lien avec les activités humaines (Macreuse noire). Il incombera aux acteurs du territoire de définir les modalités de gestion envisageables de chaque espèce ou habitat d’intérêt communautaire en cohérence avec les processus de gestion déjà engagés sur le territoire.
Il sera également nécessaire d’accompagner, dans le cadre des changements globaux, les modifications liées notamment aux changements climatiques avec les évolutions qu’ils représentent sur le moyen et le long terme tant en terme de modification du fonctionnement des écosystèmes que d’aménagement du territoire (problèmes d’érosion, risques de submersion, etc.).
Enfin, afin de responsabiliser le grand public et les acteurs du site et de les associer aux mesures de conservation, il est nécessaire de développer les actions d’information et de sensibilisation en faveur de la préservation du patrimoine naturel. La mise en œuvre d’un dispositif cohérent à moyen et long terme d’information et de sensibilisation sera favorable à l’efficience des préconisations énoncées et aux mesures prises dans le cadre du DocOb.
Il en découle l'orientation :
Garantir l’intégrité globale de la baie du Mont-Saint-Michel et de ses espaces périphériques