Usages

La diversité des usages à Chausey témoigne à sa manière de l'exceptionnelle qualité écologique du site.

 

En remontant dans le temps...

 

Historiquement la première activité d'exploitation des matières premières de Chausey fût l'exploitation du granite. L'abbaye du Mont-Saint-Michel a été bâtie grâce à la roche chausiaise, tout comme certains trottoirs de Paris et de Londres ! Les remparts de la cité malouine ont aussi été édifiés grâce au granite chausiais. Si l'activité a disparu aujourd'hui, elle a laissé des traces visibles dans l'archipel, depuis les vestiges d'habitations en passant par les anciennes carrières.

 

D'hier à aujourd'hui, entre usages de loisirs et usages professionnels...

 

La pêche constitue l'autre activité traditionnelle de l'archipel. Aujourd'hui, une dizaine de professionnels en vivent encore. Le village des Blainvillais, sur la grande île, donne à observer les premières maisons de pierre construites par les pêcheurs. Si l'on devait citer une espèce phare de la pêche chausiaise, nul doute que le homard serait celle-ci ! De nos jours, la pêche au casier représente l'essentiel de l'activité et les prises principales sont, outre le homard, le tourteau, l'étrille et l'araignée de mer. La pêche à la drague se concentre sur la praire, autre ressource emblématique du site.

La conchyliculture (cultures marines) constitue aujourd'hui l'activité professionnelle dominante dans l'archipel. On distingue 3 types de cultures dans la ZPS :

- La vénériculture : véritable culture, dans le sens où elle se pratique de la même manière qu'en secteur terrestre (ensemencement, pousse et récolte), la vénériculture correspond à la culture de palourde. Les naissains sont disposés en ligne dans l'estran et croissent pendant 3 ans avant d'être récoltés. Cette culture, relativement récente puisqu'implantée à la fin des années 1980, se retrouve en plaine du Rétin pour une production annuelle d'environ 120 tonnes.

- L'ostréiculture : elle correspond à l'élevage d'huîtres. elle est une activité mineure à Chausey, puisqu'elle occupe un tout petit secteur et que la production annuelle n'excède pas 200 tonnes par an, comparativement aux 5800 tonnes produites en baie du Mont-Saint-Michel.

- La mytiliculture : il s'agit de la culture de la moule. elle est aujourd'hui la culture marine la plus développée sur le site, tant en terme de surface occupée que de production (2000 tonnes par an environ). Le linéaire de bouchots (les pieux sur lesquels sont élevés les moules) représentent envrion 36 kilomètres. L'activité se concentre dans la partie orientale de l'archipel.

 

La fréquentation touristique a très nettement augmenté ces dernières années, du fait de la régularité des vedettes depuis Granville ou Saint-Malo et du développement du nombre de plaisanciers possédant une embarcation. Annuellement, les vedettes débarquent 70 000 personnes par an sur Grande île.

La pêche à pied constitue l'activité de loisir la plus représentative du site. Elle est centrée sur la prise de bivalves (coque, praire et palourde essentiellement) et de crustacés (homard, étrille et tourteau encore mais aussi le bouquet). L'ormeau, difficilement accessible, constitue là aussi le fleuron des prises pour le pêcheur amateur. Etant donné la topographie de l'archipel, il n'est pas facile de connaître précisément la répartition des pecheurs. De même, les prélévements réels sont difficilement estimables, d'où les démarches d'amélioration de la connaissance de la pêche à pied mises en place par le Conservatoire du littoral et le Syndicat mixste des espaces littoraux de la Manche au titre de l'attribution du domaine public maritime à l'établissement public.

La fréquentation nautique fait enfin l'objet d'une attention particulière. Dans le cadre de l'Observatoire de la fréquentation animé par le Syndicat Mixte Espaces Littoraux de la Manche, des niveaux de fréquentation ont pu être estimés et localisés au sein de l'archipel : jusqu'à 900 bateaux ont ainsi pu être présents simultanément dans l'archipel. Compte tenu de l'impact potentiel de cette activité, parfois concentrée sur des secteurs sensibles, un programme de sensibilisation aux bonnes pratiques du plaisancier chausiais a ainsi été lancé en 2016, dans la continuité du groupe de travail "mouillages" et en partenariat avec l'Association des Plaisanciers de Hérel, port de plaisance de Granville. L'actualité de ce programme peut être consultée sur le blog dédié : plaisance-durable-chausey.fr