Enjeux et objectifs

Des dunes fragiles, avec des fourrés qui gagnent

Outre les facteurs anthropiques (pratiques agricoles, fréquentation, comportements inadéquats), les dunes subissent des facteurs d'évolution naturelle.

Ainsi, elles sont colonisées par des arbustes (aubépines, prunelliers, troènes…) qui forment des fourrés. En « fermant » le milieu, ils provoquent une perte de la diversité, notamment floristique, des dunes « grises » ou pelouses dunaires (figurant parmi les priorités définies par la directive européenne Habitats).

Pour restaurer ces milieux, des chantiers de débroussaillage manuel ou mécanique peuvent être organisés.


Les mares, des milieux riches à préserver

D’origine naturelle ou créées par l’homme, les dépressions humides ont tendance à s’assécher. Les plantes marécageuses laissent la place à des arbustes (saules, prunelliers, troènes) qui finiront par occuper tout l’espace.

Pour retrouver une diversité floristique et maintenir la présence d’amphibiens dont les tritons crêté et marbré (annexes II et IV de la directive Habitats), il est indispensable de recreuser ces « pannes » dunaires (pour retrouver le niveau de la nappe phréatique) ou créer de nouvelles mares. Afin de préserver la qualité de l'eau, elles sont souvent entourées de clôtures pour les préserver des animaux.

 

Des havres partagés entre faune sauvage (oiseaux, poissons...) et animaux domestiques (moutons)

Les havres et leurs environs jouent un rôle considérable pour l'accueil de certaines espèces d’oiseaux, et notamment celles qui les fréquentent en hiver ou au cours d’une halte migratoire. De plus, ils jouent un grand rôle pour la reproduction d’espèces marines (poissons, crustacés, flore...). Par ailleurs, sur la côte ouest du Cotentin, de nombreuses installations ostréicoles et mytilicoles profitent des apports en nutriments des havres.

En recherchant le maintien ou le développement d’une diversité floristique des prés salés, une gestion adaptée, par fauche et pâturage, peut améliorer les conditions d’accueil des oiseaux et limiter certaines espèces envahissantes.

Il est possible de concilier activité économique avec préservation de l’environnement. Ainsi, les moutons dits de « prés-salés » peuvent jouer un rôle majeur dans la préservation du site, à condition qu’un cahier des charges préconise un nombre d’animaux limité à l’hectare. Il faut éviter un surpâturage dont les conséquences seraient préjudiciables à la conservation du milieu et à la qualité des eaux littorales.

D'autre part, l’évolution des havres vers un comblement progressif et une extension du schorre, pose la question du maintien du caractère estuarien et des niveaux d'eau des havres. C’est plus globalement le maintien de la qualité des havres qui nécessitera toute l'attention dans les prochaines années, compte-tenu des usages en développement sur ces milieux.

 

Une plage abandonnée… en apparence

Pour garantir la diversité des milieux sur l’estran (portion de plage couverte et découverte par la marée), le nettoyage des plages doit se faire dans le respect des laisses de mer (dépôts laissés par la marée) et des oiseaux nicheurs. En effet, le nettoyage mécanique des laisses de mer dégrade profondément l’estran, réduit les apports organiques et élimine le stock de graines.

Pour préserver cet habitat et les oiseaux qui y nichent – le Gravelot à collier interrompu notamment – un nettoyage manuel et sélectif est primordial. Ces opérations de nettoyage, souvent prises en charge par les communes ou les communautés de communes, peuvent faire l’objet de contrats Natura 2000.

 
Une végétation de falaise caractéristique

Les caps de Carteret et du Rozel arborent une végétation typique des falaises, avec quelques pelouses aérohalines (soumises à l'influence du vent et du sel) et des pentes couvertes de landes et de fourrés d'Ajoncs. Cependant, l’évolution naturelle de la végétation conduit à une transformation de ces milieux, avec une banalisation de la lande et de ce fait, une perte d’intérêt écologique du milieu.

Il s'agit de favoriser une réouverture de la lande à ajoncs et fruticées grâce à l'action du pâturage sur les ligneux. Cet abroutissement peut s'exercer par un petit troupeau de chèvres, particulièrement adaptées à ce type de milieu.

 

Préserver un site accueillant

La fréquentation qui s'exerce de façon diffuse sur le site peut s'accompagner d'effets indésirables : piétinement de la végétation, création de points d'érosion (siffle-vent), dérangement d'espèces, conflits d'usage, dégradation d'équipements, dépôt de déchets... Les efforts de préservation des habitats et espèces communautaires vont essentiellement porter sur l'organisation des parcours et de l'accueil du public sur le site. Il s’agit d’orienter et de canaliser la fréquentation vers les secteurs les moins sensibles. 


L’impact de la fréquentation peut être limité en accueillant piétons, cavaliers et véhicules avec des aménagements respectant ces milieux sensibles (ganivelles, plots, barrières, panneaux d’information, etc.).

A chacun de faire preuve de respect et de bonne volonté pour préserver la beauté du site !

4 enjeux ont été identifiés dans le nouveau DOCOB de 2021 : 

 

- La préservation de l'intérêt écologique du site 

- Le partage de l'espace dans le respect de l'intégrité du site 

- La valorisation du site et de sa gestion et la coordination avec les autres démarches territoriales

- L'amélioration et partage des connaissances sur le site

 

 Pour chaque enjeux, plusieurs objectif de conservation ont été identifiés :

 

Les objectifs de conservation long terme : 

 

Concernant la préservation de l'intérêt écologique du site : 

- Conserver les fonctionnalités écologiques de l’estran sableux et des dunes mobiles en composant avec les évolutions naturelles

- Maintenir la diversité des habitats dunaires à forte valeur patrimoniale (dunes fixées) 

- Maintenir un réseau de zones humides dunaires diversifiées (dépressions humides, mares et cours d’eau) 

- Conserver les fonctionnalités écologiques des vastes estuaires (estran sablo-vaseux, vasières, prés salés, laisses de mer, cours d’eau)

- Maintenir l’intérêt écologique de l’estran et des caps rocheux 

 

Concernant le partage de l'espace dans le respect de l'intégrité du site : 

- Améliorer l’accueil du public et la découverte des espaces naturels du site

- Concilier les activités sur et en périphérie du territoire entre elles et avec la préservation des patrimoines

 

Concernant la valorisation du site et de sa gestion, la sensibilisation des usagers et du public et la coordination avec les autres démarches territoriales : 

- Renforcer la maîtrise foncière et la gestion partenariale

- Articuler le projet de gestion avec les autres démarches territoriales (cohérence globale) 

- Améliorer le respect de la réglementation

 

Concernant l'amélioration et partage des connaissances sur le site

- Sensibiliser les usagers et le public aux richesses et aux fragilités du territoire

- Acquérir de nouvelles connaissances et les partager

- Evaluer et orienter la gestion